Et si la France avait été à la place de la Syrie, et avait dû affronter… ? deuxième partie

Et si la France avait été à la place de la Syrie, et avait dû affronter… ? deuxième partie

Début juillet 2011, des diplomates de certains pays (Etats-Unis, France) se rendent dans une ville, désertée par les forces militaires et policières étatiques, pour y rencontrer la population insurgée. Et si en France, des diplomates étrangers s’étaient rendues dans une ville comme Lyon, afin d’y rencontrer la population, parce que les forces militaires et policières officielles en seraient parties ? Mi août, 7 mois après le début de mouvements insurrections dans certaines parties du pays, dans certaines villes, des gouvernements étrangers en appellent au départ de Bachar El-Assad. Et si 7 mois après le début du mouvement des Gilets Jaunes, des gouvernements étrangers en avaient appelé au départ d’Emmanuel Macron ? Dans la foulée, quelques Etats décident, hors cadre de l’ONU, de mettre en oeuvre des sanctions contre la Syrie. Depuis, les Etats occidentaux ont augmenté leurs pressions, diversement, mais après avoir envisagé d’engager officiellement une guerre contre la Syrie comme ils l’avaient fait contre la Libye, y ont renoncé, y compris en raison de la présence de la Russie qui a décidé d’assurer une mission de bouclier contre celles et ceux qui voulaient faire tomber le régime. Fin 2011, des officiers syriens qui ont déserté forment une « Armée Syrienne Libre », qui opère depuis le territoire syrien contre l’Etat syrien, et l’ASL reçoit des armes et des conseils, de différents Etats. Et si en France, des territoires échappaient au contrôle de l’Etat français, que, dans ces territoires, et, depuis ces territoires, des Français organisaient une armée française libre ? Et si cette armée recevait des armes et des soutiens de la part de certains Etats ? C’est ce que la Syrie a dû subir. Last but not least, la guerre civile irakienne a fini par se déverser en Syrie, par l’intrusion de combattants fondamentalistes, de diverses obédiences, dont la plus active et la plus criminelle, Daesh.

Une coalition d’étrangers, qu’ils soit djihadistes ou soldats soutenus par les Occidentaux, a contribué, ensemble, à la destruction de la Syrie, comme ci-dessous la ville de Homs. Il s’agissait d’une ville de l’importance de Marseille. Et si Marseille était une ville entièrement détruite ?

Aujourd’hui, des médias en France continuent de faire de Bachar El-Assad, un criminel de guerre, le plus gravement responsable dans la tragédie syrienne. Evidemment, si BEA avait su, il y a 10 ans, dans quelle spirale catastrophique son pays allait être entraîné, on peut espérer que, dans la première année de la « guerre civile syrienne », il aurait fait d’autres choix, pour favoriser le dialogue syrien, pour éviter à tout pris cette spirale. Mais attribuer l’ensemble ou même la majorité des victimes à BEA, c’est, à minima, ou de la mauvaise foi, et plus souvent, seulement de la propagande. Les victimes civiles syriennes ont perdu la vie parce que des Etats ont JOUE avec la Syrie, en tant que « partie d’échecs », géopolitique, afin d’atteindre des objectifs : certains pour faire tomber BEA, et profiter de sa chute pour en tirer des avantages, d’autres pour le protéger, et profiter de son maintien pour en tirer des avantages. Mais si la Russie a fait ce choix, les plus graves responsabilités sont portées par les Etats qui ont tenté de faire tomber un dirigeant d’Etat et un régime qui avaient, en Syrie, une « légitimité », même contestée et contestable. Dans tant de pays du monde, les dirigeants en place ont une « légitimité » comparable, contestée et contestable, mais on ne fait pas la guerre à tous ces Etats, sinon, ce serait le chaos. Mais ce que l’on n’accepterait pas pour soi ou pour son voisin, des criminels en gant blanc l’ont décidé contre la Syrie et les Syriens. S’il devait y avoir un procès, il faudrait donc juger tous ceux et celles qui ont contribué à cette guerre, à cette spirale. Hélas, l’impunité de ces criminels de guerre est telle que nous pouvons constater qu’ils ont donc décidé de continuer, en commençant une guerre en Ukraine, qui pourrait être une Syrie en Europe. Et alors, tous les pays européens devraient en pâtir, d’une manière ou d’une autre.

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