Mikhaïl Gorbatchev : Avec la fin de l’URSS, les fratricides ont eu la peau de la fraternité, première partie

Mikhaïl Gorbatchev : Avec la fin de l’URSS, les fratricides ont eu la peau de la fraternité, première partie

Quand la Seconde Guerre Mondiale commence, Mikhaïl Gorbatchev a 8 ans. Il est né et réside à Privolnoïe, près de Stravopol, dans le sud de la Russie, près de la Géorgie. En 1937, dans le mouvement dit des « Grandes Purges », commencées en 1936, à partir de célèbres « procès de Moscou », son grand-père (maternel), arrêté et mis en cause pour faire partie d’une organisation secrète qui aurait comploté contre l’URSS, finit par être condamné à mort en 1938, mais la condamnation est annulée et il est libéré. En 1934, le grand-père avait déjà été mis en cause pour « sabotage » et avait été condamné aux travaux forcés en Sibérie (Irkoutsk), mais il avait été aussi libéré. En 1939, il redevient même le dirigeant du kolhkoze Krasnyï Oktiabr. L’enfant Gorbatchev commence son adolescence alors que la guerre a commencé et quand elle se termine, il n’est pas encore un adulte. Il n’a pas été enrôlé dans une armée, et n’a pas eu à pâtir de cette guerre, dont on « sait » les dégâts immenses sur les villes et les territoires de l’Ouest soviétique, les pertes humaines en millions (les spécialistes donnent un chiffre total variable entre 20 et 30 millions). Et ce grand-père maternel n’était donc pas un russe qui soutenait ardemment l’URSS, qui eut même à pâtir de son opposition au régime, mais qui, contrairement à d’autres, n’en perdit pas la vie pour autant. L’enfant et l’adolescent, Gorbatchev, n’a pas été éduqué dans un « amour pour l’URSS » – ni une haine, mais dans le cadre d’une défiance, à minima. A la fin de son adolescence, il est admis à l’Université de Lomonossov pour y étudier le droit, et, dans ce cadre, il devient membre des Jeunesses Communistes, et du Parti Communiste. Pendant cette décennie de reconstruction, les années 50, il devient un membre important du PC de Stravoupol, et finit même par en prendre la tête en 1962. Une décennie plus tard, il est membre du Comité Central du PCUS. Son profil personnel, familial, social, est, pour une URSS qui a travaillé à se reconstruire et se développer, particulier : il n’a pas souffert personnellement de la guerre; sa famille, du côté maternelle, a eu des relations compliquées, difficiles, avec les autorités politiques de la période stalinienne. Adulte, il est suffisamment habile pour gravir les échelons des responsabilités du système communiste, local, régional, national.

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