Pour Pierre Haski, l’unanimité contre Poutine serait relative, mais, en Europe, elle serait totale, alors que…

Pour Pierre Haski, l’unanimité contre Poutine serait relative, mais, en Europe, elle serait totale, alors que…

Dans « L’Obs », Pierre Haski a publié une « chronique » dans laquelle il commence par déclarer que « Toute l’Europe (…) vibre, pleure, et se sent solidaire des Ukrainiens victimes de Poutine. » Des soutiens à la Russie et à Poutine, en Europe, il n’y en aurait pas. Pourtant, des médias comme « L’Obs » et d’autres, accusent le dirigeant de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, d’être, si ce n’est pro Poutine, d’être « compréhensif » avec lui, bien que celui-ci ait formulé des critiques radicales et claires contre l’invasion de l’Ukraine. Tout le monde se voit embrigadé « Toute l’Europe… », Jean-Luc Mélenchon et la FI, etc. Avec l’extrême-droite, il y a, dans sa multiplicité désormais actée par la candidature et le nouveau parti d’E. Zemmour, des soutiens officiels et explicites à la Russie et à Poutine, et d’autres qui s’y opposent. A l’opposé de ce spectre politique, il y a des communistes qui, eux aussi, ne suivent pas les décisions et les objectifs de l’UE. Mais les Français ne sont pas tous des membres et des soutiens des partis officiels existants. Les manifestations dites « en faveur de l’Ukraine » ne rassemblent pas des foules impressionnantes. Les enquêtes d’opinion n’indiquent pas non plus une « unanimité », dans la perception des évènements, comme dans leurs analyses. D’autant qu’il y a nombre de Français qui ne sont pas dans les camps déclarés, anti ou pro. Ceux-là sont aussi divers : il y a ceux qui, comme sur la plupart du sujet, n’ont aucun avis, mais il y a aussi ceux qui se méfient instinctivement ou par raisonnement des affirmations gouvernementales-médiatiques, et il y a ceux qui considèrent que les torts sont partagés, entre un pouvoir ukrainien infiltré par des mafieux et des néo-nazis, et un pouvoir russe qu’il juge brutal et inquiétant. Enfin, il y a ceux qui considèrent que les torts partagés doivent aussi inclure les Européens et les Américains, avec, au coeur de ces fautes, l’OTAN. Donc, en France, en Europe, l’unanimité n’existe pas. En dehors de l’Europe et des Etats-Unis, Pierre Haski est bien obligé de rappeler que les indignations et le bellicisme européen envers la Russie ne sont pas plus unanimement partagés. Et le chroniqueur de l’Obs de poser la question du pourquoi et d’y répondre : nombre d’habitants du monde ne s’alignent pas sur les positions euro-américaines, parce qu’ils considèrent que ceux-ci fonctionnent avec, au moins, des doubles standards, en fonction de leurs intérêts et décisions. La mémoire des actions militaires euro-américaines d’ampleur, depuis la disparition de l’URSS, ne souffre pas, dans ces populations, de trous, alors que les Européens considèrent, comme BHL, en a fait une déclaration fascinante, que les « Russes font des choses atroces » et les « Américains des choses pas atroces ». Au-delà de ces accusations réciproques du genre « c’est toi qui dit qui est… », il faut bien constater surtout que la plupart des peuples du monde souhaitent, comme une majorité d’Européens, la fin, la plus rapide, de cette guerre, laquelle est, évidemment, menée par la Russie, ce qui implique qu’elle est donc la partie qui a le plus de latitude pour y mettre fin. Mais comme ces citoyens du monde savent que cette guerre a des causes objectives (même s’il aurait fallu passer outre celles-ci pour ne pas s’engager dans), dont il faut parler, qu’il faut traiter, pour revenir à une paix durable. Enfin, nombre parmi ces citoyens refusent de s’engager dans le bellicisme ambiant puisqu’ils constatent qu’il conduit rapidement à une russophobie scandaleuse et stupide. Autrement dit, dès la première phrase de Pierre Haski, tout est faux…

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