On imagine ce qu’un De Gaulle aurait pu déclarer à ce propos : « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Allemagne ! l’Allemagne ! l’Allemagne !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien ». Ce en quoi il aurait eu raison ET tort à la fois. C’est que l’on ne devrait pas oublier qu’il y eut quelques Français, en nombre total plutôt conséquent, qui soutenaient cette Allemagne et cette Europe allemande, et qui souhaitaient même sa victoire, dont les héritiers, aujourd’hui, sont transis d’émotion à rêver à nouveau d’une « grande Allemagne », et notamment d’une grande armée allemande – quoiqu’il puisse nous en coûter. Parce que, si cela aboutit, et il est tout à fait logique de penser que cela aboutira, les armées allemandes pourraient alors surpasser les capacités des armées françaises – sauf concernant l’arme nucléaire. Mais qui peut croire que les savants et les ingénieurs allemands ne seraient pas capables de doter l’Allemagne d’armes nucléaires, en quelques semaines seulement ? Si tant est que cela ne soit pas déjà fait. Mais tout ce qui concerne l’Allemagne est, en France, tabou. Il y a un culte pour la « Sainte Allemagne », si parfaite, si gentille, si démocratique. Là encore, ce n’est ni de la politique, ni de « l’information » de presse. La folie suscitée et manifestée à l’occasion de la guerre russo-ukrainienne justifie tout pour certains, y compris de soutenir un réarmement allemand massif. Mais si l’Allemagne n’a pas pu se réarmer autant que ses dirigeants l’auraient souhaité, depuis 1945, c’est que les faits, les crimes, commis par les armées allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale ont été si quantitativement et « qualitativement » monstrueux que les Alliés ont longtemps maintenu une tutelle, de fer et de force, notamment pendant que l’URSS existait. A partir du moment où la RDA et l’URSS ont disparu, les freins à ce sujet ont été levés. Et pour les Etats-Unis, dont il faut dire que ce pays est l’usine, militaire, du monde, les clients allemands étaient des clients très appréciés, avec de gros moyens. Trump a même menacé les pays membres de l’OTAN d’une dissolution de cette alliance si ces pays n’augmentaient pas de manière significative leur budget militaire, et donc leurs contrats avec les Etats-Unis. Le bluff a partiellement fonctionné, mais, « divine surprise », la guerre russo-ukrainienne vient d’accélérer cet « agenda », pour parler comme les technocrates.
Etant donné la situation de RT France, nous vous invitons à lire leur article sur ce sujet : https://francais.rt.com/international/96566-allemagne-augmente-son-budget-militaire-100-milliards-euros