Du 11 septembre 2001 à la guerre en Irak, en passant par Guantanamo, la torture : George W. Bush, le golfeur, sans « impeachment », première partie

Du 11 septembre 2001 à la guerre en Irak, en passant par Guantanamo, la torture : George W. Bush, le golfeur, sans « impeachment », première partie

Lorsque George Walker Bush est monté dans l’hélicoptère par lequel il a définitivement quitté la Maison Blanche en janvier 2009, des millions d’Américains lui ont tourné le dos, pour focaliser leur regard sur son successeur, Barack Obama. 8 ans plus tôt, le Texan avait été fait président par une décision de la Cour Suprême qui, plutôt que d’exiger une nouvelle élection, avait préféré siffler la fin d’une étrange partie de recomptage des bulletins de vote dans des comtés de Floride, pour constater que, à cet instant t, G.W. Bush était devant Al Gore, et donc remportait l’Etat de Floride, ce qui faisait basculer le vote des grands électeurs en sa faveur. La fameuse « grande démocratie » acceptait qu’un coup du sort décide du vainqueur de cette élection présidentielle, sans prise en compte de tous les votes, en sus du système électoral obsolète, avec son système des « grands électeurs ». Les Républicains savouraient leur revanche, et la famille Bush en particulier, après 8 ans de présidence Clinton contre laquelle ils avaient mené toutes les guérillas possibles, y compris par le projet d’une destitution de Bill Clinton, avec l’affaire Monica Lewinsky.

En juin 2001, le responsable du plus important attentat commis sur le sol américain, un américain lui-même, Timothy McVeil, était, après sa condamnation à mort, exécuté. Les menaces d’attentat étaient à la fois internes et externes. Al-Qaeda n’avait plus frappé significativement depuis l’attaque sur le USS-Cole. Mais le 6 août 2001, la CIA dépose un rapport sur le bureau de G.W. Bush, clairement intitulé « Ben Laden déterminé à frapper aux Etats-Unis« . Ce n’était que le dernier avertissement d’une longue série, émis par la CIA à l’attention de la présidence. G.W. Bush en personne, était très occupé : à promener son chien et à golfer. Bush déléguait tout à des subordonnés trop heureux de faire le travail à la place du Président. Le « patron » de la CIA, George Tenet, a fait part de ces « signes » qui annonçaient des attaques majeures : « C’était comme si le monde était au bord de l’éruption. En Juin et en Juillet, la menace continua d’augmenter. Les terroristes disparaissaient. Les camps fermaient. Les rapports mentionnant une menace se multipliaient. » Confronté à une proposition d’action contre la tête d’Al-Qaeda au printemps 2001, la présidence a répondu que « nous ne sommes pas tout à fait prêt à examiner cette question. Nous ne voulons pas qu’un compteur se mette en route« , ce qui signifiait qu’elle exigeait qu’il n’y ait aucune trace écrite de cette proposition à cette date. Début juillet, Richard Blee, en charte de diriger l’unité d’enquête sur Al-Qaeda, a informé Tenet que « les informations que nous avions rassemblées » sont « absolument accablantes« , selon « plusieurs sources. Et elles étaient de première main. » Tenet a requis de rencontrer Condoleezza Rice, conseillère à la sécurité nationale. A l’occasion de cette réunion, Richard Blee a été très clair : « Il va y avoir des attaques terroristes importantes contre les États-Unis dans les semaines ou les mois à venir. Les attaques seront spectaculaires. Elles peuvent être multiples« . Mais bien que les avertissement soient parfaitement clairs et graves, le gouvernement américain, habituellement si prompt à se mettre sur le pied de guerre, n’engage aucune activité ni projet pour contrer ces menaces. Fin juillet, Richard Blee fait part de sa conviction que des agents d’Al-Qaeda sont en train d’arriver et de se préparer (alors qu’ils étaient déjà là depuis des mois, mais la CIA et le FBI étaient aveugles ou aveuglés). Le rapport de synthèse remis à la présidence début août 2001 évoque clairement la possibilité d’usage d’avions civils détournés pour frapper. La présidence ne fait rien. Et la journée du 11 septembre arrive…

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