La guerre, ce mot allemand dans la langue française, n’a pas bonne presse auprès des populations, et pour cause. Les citoyens-du-monde sont intimement liés à la « paix », cette non-conflictualité armée – puisque, en situation inverse, la vie devient presque impossible. La « pacification » des relations entre les personnes et les populations n’est donc pas une mesure au sein d’un ensemble de mesures, mais constitue un principe, historique, permanent – sauf exceptions, tragiques. Le terme est utilisé pour désigner des conflits entre populations, Etats, accomplis par des spécialistes, des « gens d’armes », à l’intérieur desquels on peut observer plusieurs spécialisations. Toute guerre repose donc sur un déplacement de populations – que ce soit, seulement, le fait de ces « gens d’armes », ou également, de civils, poussés, menacés. Les objectifs des guerres sont liés à des avoirs, des biens, qu’un agresseur convoite chez un agressé : des territoires, des biens matériels, des personnes elles-mêmes, et jusqu’à l’affaiblissement durable de « l’ennemi », voire, dans le pire des cas, sa destruction (génocide). Pour des « avoirs », quels qu’ils soient, les guerres occasionnent de nombreuses pertes. Il faut perdre pour gagner. La dévalorisation de la vie humaine, DES AUTRES, a conduit des « dirigeants » à mobiliser des hommes, des « soldats », volontaires ou non, et à en perdre un grand nombre, parce que sur leurs cadavres, ils ont pu imposer, brièvement, durablement ou définitivement, une victoire. Si, au sein des communautés, la mort « donnée » par un individu à un autre, dès lors que l’individu n’a pas agi à la demande des autorités, constitue un homicide pour lequel l’identité du tueur va être recherché et pour lequel, une fois identifié, quand il l’est, une procédure va être engagée pour le lui reprocher, le condamner et l’emprisonner. En temps de guerre, l’homicide est le principe même de l’action des armées. Celles-ci, logiquement, attirent des individus qui, sans ces incorporations, sans ces guerres, pourraient être tentés d’assouvir leur désir de tuer, dans l’illégalité. Comme des livres et des films le disent pour un agent secret, les engagés dans les armées disposent d’un « droit de tuer » (comme policiers et gendarmes, selon d’autres conditions). Il y a donc des petites guerres, en espace et en temps, et des guerres de moins en moins petites, et des guerres de plus en plus grandes, jusqu’à celles qui ont été nommées, à tort ET à raison, « mondiales ». Contrairement à des allégations du « bon sens », les guerres sont rares – la paix entre les populations, les Etats, domine, MAIS si les guerres sont rares, elles existent aussi, et quand elles adviennent, leurs effets multiples sont nombreux, et, avec les guerres des Etats techno-scientifiques, ceux-ci sont encore plus nombreux. Sur le plan humain, elles constituent toujours un « échec », même s’il y a des « gagnants », au moins en apparence, avec. Perdre des êtres humains est toujours, irréversible, insupportable, parce que ce sont des vies qui pouvaient espérer atteindre des objectifs, personnels ou collectifs, qui sont stoppées, par la brutalité. Les pacifiques et les pacifistes ont donc toujours raison, par principe. Mais que faire quand la guerre commence et menace ? Il peut être sensé de faire la guerre à la guerre. C’est ce que les Alliés ont fait pendant la Seconde Guerre Mondiale, qu’ils aient été attaqués ou non. Ils n’avaient pas le choix. Actuellement, la Russie procède à une invasion de l’Ukraine. Si l’Ukraine n’est pas dans l’OTAN, elle n’a donc pas d’allié(s), de fait. Les Etats européens ont annoncé des livraisons d’armes, des soutiens logistiques. L’Etat russe a fait savoir qu’un des objectifs de son invasion est le « désarmement » de l’Ukraine. Ce que l’Etat russe ne ferait pas pour lui, il le veut pour l’Ukraine. Pourquoi ? Parce que l’Etat russe se sent menacé ou dit se sentir menacé. L’était-il, l’est-il ? L’évaluation de ce sujet fait l’objet de nombreux commentaires, divergents. Les uns accusent les dirigeants russes d’être paranoïaques, les autres affirment que les preuves de ces menaces sont multiples et objectives. Des armes et des soldats ont pour objet de supprimer des armes. Démilitariser, c’est une procédure qu’un Etat en paix peut accomplir par lui-même. Hélas, nous assistons à une augmentation de la production, en quantité et en qualité, des armes, avec des Etats producteurs et vendeurs, des entreprises. Aucun Etat, aucune coalition d’Etat, aucune coalition civique, n’a porté, ces dernières années, une diminution de cette production, le contrôle partagé de ces ventes. Les Etats et ces entreprises ont donc agi en roue libre. Or le nombre ET la « qualité » (la dangerosité) des armes ont atteint un tel niveau que TOUS les peuples en sont menacés, quoiqu’ils en aient. C’est ce dont les Etats-Unis ont fait l’expérience, UNIQUE, contre eux, en 1962, avec la « crise des missiles » à Cuba. Et, depuis, ils font subir à l’île castriste un embargo constant qui étouffe son économie. Les Etats-Unis sont parvenus à imposer que des armes nucléaires ne soient pas installées et maintenues sur l’île, et depuis, ils ne cessent de se venger de cette audace. La Russie en exige de même concernant l’Ukraine.
You are Here
- Home
- Uncategorized
- Guerre et Paix : des choix décisifs