Il y a deux jours, Médiapart a diffusé une émission, dans laquelle trois des journalistes (Valentine Oberti, Mathieu Magnaudeix et Marine Turchi) de la rédaction ont fait face à 18 femmes, et ont fait connaître et commenter les témoignages de deux femmes qui, n’étant pas présentes sur le plateau, se sont exprimés dans un enregistrement. Concernant ces témoignages, et ce qu’ils nous apprennent sur l’ex-présentateur vedette de TF1, Patrick Poivre d’Arvor (à propos duquel nous publierons prochainement un article spécifique), il faut constater que divers professionnels employés par cette chaîne n’hésitent pas à dire que, individuellement, comme d’autres, ils savaient que le bureau de PPDA était un traquenard ou un lieu à risque pour les femmes qui en franchissaient le seuil, mais que, collectivement, la maison TF1 ne savait pas. Dans son expression, Nonce Paolini, ex PDG de TF1, argue que, une fois le JT de 20 heures passé, la fameuse Tour de Boulogne-Billancourt devenait un désert, humain, à l’exception de PPDA et de ses invités. On sait que, factuellement, il ne pouvait en être ainsi : des agents de sécurité veillent à ce qu’aucun intrus ne puisse pénétrer dans cette forteresse et des techniciens devaient, comme aujourd’hui, rester sur place pour, réparer, préparer la journée du lendemain. Cette affaire a révélé qu’une chaîne de télévision, qui utilise des caméras partout pour filmer, a été incapable de voir et savoir ce qui se passait en son sein, ce qui, aujourd’hui, est bien pratique pour s’auto-exonérer de toute responsabilité et culpabilité dans ces années de sévices. Ces femmes, que nous vous invitons à écouter, ont eu le courage de se lever et de s’exprimer publiquement face à une icône française jugée jusqu’ici au-dessus de tout, soupçon, de toute, critique. Si des salariés ou des anciens salariés de TF1 ont, vu, su, que des choses se passaient, mais qu’il y avait une pression interne pour ne pas en parler, ils, elles, doivent aussi avoir ce courage et s’exprimer. Si vous voulez nous écrire, vous le pouvez en écrivant à redaction arobase independance-d point fr
